PROBLÈMES LIÉS AU CHÔMAGE

Featured

Tags

, , , , , , , , , , , , ,

Au sens économique usuel, le travail est l’activité rémunérée ou non qui permet la production de biens et services.

Dans son article 23, la Déclaration Universelle des Droits Humains précise que toute personne a droit au travail et à la protection contre le chômage.

D’autre part, la République Démocratique du Congo, ayant ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, reconnaît le droit à toute personne d’obtenir la possibilité de gagner sa vie par un travail librement choisi ou accepté, et s’est engagée par ricochet de prendre des mesures appropriées pour sauvegarder ce droit.

Dans ce cas, pourquoi le taux de chômage en RDC atteint-t-il un seuil alarmant de 70%?

S’agirait-t-il d’un problème d’investissement, de pénurie d’universités et d’écoles, de conditions d’accès d’embauche non en phase avec les réalités des jeunes diplômés ou plutôt du découragement des jeunes qui se lancent dans des activités informelles pour survivre?

Les jeunes de Jeuniafrica s’interrogent.

Présentée par Joël MAYUMBU
Invités Dally BUANDA, Orphée MUBAKE, Rebecca DUNIA, Naomie KIKUSA.

Sponsorisée par Children’s Radio Foundation et Voice.Global

Rejoignez notre forum lingalaphone ici: bit.ly/2lUfoCF
Rejoignez notre forum francophone ici: bit.ly/2jXeEvY

(c) Jeunialissime juillet 2019

De 1… et de 7!

7 ans de Jeunialissime.fw.png

En ce jour du 02 Décembre 2019, chez Jeunialissime, nous célébrons 7 ans d’anniversaire ! Né d’une idée de rencontres pour parler des réalités des personnes LGBTI et de faire tomber des stéréotypes, le mouvement a concrétisé ce désir à travers des Débats Jeunialissime.

Des jeunes gens se retrouvaient pour échanger sur les réalités des minorités sexuelles (LGBTI), de croyance sous certaines de ses formes… et plus globalement, des #différences.

Dans le souci de briser clichés et préjugés sur les personnes LGBTI, d’aider celles et ceux qui se sentent différentes et différents à réaliser qu’elles et qu’ils sont des personnes à part entière, pourquoi pas dignes d’une démarche spirituelle, nous avons lancé le magazine Jeunialissime que vous pouvez retrouver et lire en ligne.

Ce magazine n’aide pas que les personnes qui se sentent différentes. Il sert aussi de porte-parole auprès de la société en général pour les aider à se remettre en question et à revoir leur perception à l’endroit des personnes différentes, particulièrement les personnes LGBTI.

Puis, nous avons compris qu’il ne suffisait pas de parler en une espèce de communautarisme, car celles et ceux qui discriminaient ou stigmatisaient étaient principalement des personnes dans l’ignorance et qu’il fallait donc aller vers elles.

De là, naissait le projet Jeuniafrica (fb.me/jeuniafrica) à écouter sur http://www.soundcloud.com/jeunialissime, ces émissions radio qui évoquent les questions des jeunes face à la différence et les considérations de la société.

En parlant de la société, il était utile de la mettre au centre de tout, car les humains qui la composent sont différents les uns des autres et condamnés à vivre ensemble, avec leurs différences. La notion de vivre-ensemble nous a donc conduits à mettre en place le @Tukopa_Moja, cette séries de sessions d’échanges populaires entre les citoyens lambdas et la communauté LGBTI pour défaire les préjugés et prendre conscience que nous sommes faits pour vivre ensemble, et pour bien vivre ensemble, malgré nos différences.

Et nous nous sommes aperçus de l’implication de certains organes de la société civile à travers la lutte contre la stigmatisation, la discrimination et la violence sur les personnes LGBTI et les personnes vivant avec le VIH. Cela nous a inspirés les @Hope Awards, Cette cérémonie de remise des trophées pour encourager et récompenser les militants et structures menant des actions en faveur des droits humains, y compris des personnes LGBTI.

!!! Bâtissons l’avenir avec nos différences !!!

#ViveJeunialissime
#7ansJeunialissime
#Différences
#TousDifférents
#ToutesDifférentes

La liberté d’expression

Telle que formulée dans l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la liberté d’expression est un droit fondamental, la base même de tous les autres droits, pilier de toutes les libertés civiques et par excellence, le fondement de toute démocratie.

Elle est également le premier des droits que tout aspirant au système totalitaire supprime en vue d’asseoir ou maintenir son règne, à travers la persécution organisée des populations, l’intimidation, les arrestations arbitraires, les tueries ciblées, les massacres et l’instauration d’un climat d’insécurité générale.

A ce sujet, le 30 Juin 1960, lors de la cérémonie officielle de l’indépendance, l’élite de la RDC, celle qui avait combattu pendant plus de cinq décennies un système d’esclavagisme sauvage, fut privée du droit d’exprimer librement ses opinions pour qu’un pouvoir dépendant des maîtres impérialistes soit mis en place. Dès lors, la RDC tâtonne pour s’adapter à la liberté d’expression, ainsi qu’à la démocratie ; et cela dans tous les organes, tant publics, privés que sociaux.

Ainsi, malgré l’existence de structures militantes, en règle générale, sur tous les aspects de la société, au risque d’être la cible de ceux qui ne partagent pas les mêmes opinions et d’engendrer conflits et mésententes, la population congolaise a peur de s’exprimer.

fp2-300dpi-1050x656

©Florent Marloye

Cependant, la liberté d’expression est un droit pour tous! Nous devons parler de nos opinions, qui que nous soyons, homme, femme, enfant, vieux, etc. Cela, pour une société plus inclusive et épanouie, où personne ne se sent à l’écart.

Exaucé Vit'a Bamenga
Exaucé Vit’a Bamenga
Journaliste à JeuniAfrica

L’influence des médias sur les jeunes

Il est vrai que nous les jeunes sommes dynamiques, créatifs, talentueux et pleins d’énergie. Cependant, nous avons besoin de repères pour nous construire; et les médias nous influencent beaucoup.

De nos jours, nous, les jeunes, ne pouvons nous passer des réseaux sociaux qui nous donnent la possibilité de communiquer instantanément, occasionnant en nous une tendance à l’impatience et à l’irritation. Ces réseaux sociaux renforcent en nous le manque d’estime de soi et nous poussent à nous mentir à nous-mêmes.

Facebook et Instagram mettent en avant la beauté physique en proposant des modèles de perfection du corps humain tels que les Kardashian , Beyoncé , Fally Ipupa , Gaz Mawete etc. Cela pousse beaucoup d’entre nous à se donner de fausses personnalités et à se créer une vie fictive. Cette incapacité à correspondre à ce modèle de perfection peut, dans certains cas, mener au suicide.

Ces mêmes médias nous incitent à la surconsommation des articles qu’ils proposent. C”est pour cela que les marketeurs misent dans la publicité pour mieux nous séduire, les ados en particulier.

Par ailleurs, ils sont aussi des espaces de détente et de rencontres amoureuses, culturelles, économiques et sociales. À ce sujet, les sites de rencontres ont permis aux jeunes d’être en relation amoureuse à distance et de s’approcher également des autres jeunes.

L’arrivée des réseaux sociaux nous a permis d’être créatifs et épanouis. À voir seulement comment aujourd’hui les jeunes ont développé des entreprises qui valent des milliers d’euros grâce aux réseaux sociaux. Kylie Jenner et James Charles sont des exemples de ce phénomène. D’ailleurs à Kinshasa, par exemple, plusieurs jeunes ont choisi les médias sociaux comme canaux de vente et de promotion de leurs marchandises.

N’empêche que c’est important de retenir que les médias sont avant tout des canaux d’informations et de communication. On ne peut nier que grâce à eux, la communication est devenue libérale et accessible à toutes personnes. Nous pouvons maintenant nous informer, communiquer nos opinions avec le reste du monde, nous attaquer aux anti-valeurs, sortir de l’ombre de la société, ainsi que nous accepter et nous faire accepter avec nos différences.

Cela dit, malgré tout ce que les médias nous apportent, n’oublions pas que nous avons le droit de nous déconnecter. Car c’est là que la vie commence.

Écrit par Manyaa KALONJI

IDAHOT 2019 : Justice et protection pour tous

Chaque 17 mai, le monde entier célèbre la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Elle a pour but d’articuler actions et réflexions afin de lutter contre toutes les violences physiques, morales ou symboliques liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité du genre.

L’organisation de cette journée dans chaque pays permet d’inscrire les luttes dans une démarche de solidarité avec toutes les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans (LGBT) du monde entier. Il s’agit également d’inscrire ces luttes dans une démarche plus globale de défense des droits humains.

Le thème de 2019 de l’IDAHOT est “Justice et protection pour tous”.

L’accès à la justice est un principe fondamental de l’état de droit. En son absence, les citoyens ne peuvent ni se faire entendre, ni exercer leurs droits, ni contester les mesures discriminatoires et encore moins engager la responsabilité des décideurs.

Il faut savoir que concernant la condition des personnes LGBT, dans nombreux pays, il est encore dangereux d’être soi-même. Cela ne devrait pas être un crime, pourtant c’est toujours le cas dans 72 états.

Cependant, beaucoup de pays ont fait des progrès dans la dernière décennie, mais il reste énormément de travail pour assurer des droits fondamentaux à tous. C’est pourquoi la lutte contre l’homophobie et la transphobie doit continuer.

Depuis quelques années, il y a un véritable mouvement LGBTIQ+ qui prend vie en RDC. Plusieurs associations ont vu le jour, plusieurs activistes ont commencé à poser des actions et même les ONGs qui ne sont pas directement liées à la question LGBTIQ+ commencent à aborder la question, mais ces actions souffrent d’un manque de visibilité.

La spécialité de Jeunialissime, en tant qu’organisation, est de contribuer au changement des mentalités de la société sur cette question. C’est pour cela que le 14 juin prochain nous organiserons la deuxième édition du Hope Awards.

Le «Hope Awards» est une cérémonie qui vise à féliciter les structures et les activistes qui ont mené des actions significatives dans différents domaines pour le compte de la communauté LGBTIQ+ au cours de l’année 2017 et 2018.

Il s’agit donc d’encourager et de souligner les efforts de ces personnes et organisations qui, par leur travail, donnent de l’espoir à une communauté incomprise.

Cette cérémonie permettra aux candidats de parler de leur travail et d’éduquer le public sur la situation des LGBTQ+. Il y aura des témoignages, des artistes, des présentations numériques de différents aspects de la problématique des LGBTIQ+, etc.

Mais pour aujourd’hui, nous vous invitons, organisations comme individus, à souligner cet événement dans votre milieu.

Entretien avec Michaël Cousin sur le VIH

Tags

, ,

Entretien avec Michaël Cousin sur le VIH

Le VIH ne se transmet pas par le baiser ni la transpiration ; il ne se soigne pas et il ne touche pas que les homosexuels.

Qu’est-ce que c’est ? Comment l’attrape-t-on ? Comment s’en protège-t-on et comment le traite-t-on si c’est faisable? Nous avons déjà parlé de tout ça dans l’émission de cette semaine que vous pouvez réécouter ici https://goo.gl/VpXNwK

Le 09 décembre 2018, nous sommes allés plus loin dans la compréhension du VIH, grâce au consultant en Relations Internationales pour les minorités sexuelles et de genre dans la Francophonie, Michaël Cousin.

Michaël Cousin travaille aussi sur une application de santé sexuelle, WeFlash, financée par AIDES France. Ce dernier vise à assurer aux Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes tous les outils de prévention et une meilleure prise en charge des IST, dont le VIH.

Nous espérons que ce compte rendu sera informatif et passionnant pour vous.

Le VIH fait débat sur son origine. Plusieurs théories existent… par exemple celle qui dit qu’il proviendrait de l’union du singe et de l’humain. Pouvez-vous nous éclairer sur le sujet et nous aider à mettre fin aux mythes autour de ce sujet? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Alors, selon les dernières données, il paraîtrait que le VIH vienne de plusieurs singes.

Etant donné que notre code génétique est très proche de la famille des singes, le VIH du singe a pu muter et devenir contaminant pour nous.

Au départ, on pensait qu’il venait du chimpanzé, mais apparemment il viendrait aussi du Gorille. Toutefois, moi, je suis plus spécialisé sur la PrEP, donc je réponds avec ce que j’ai lu dans la presse et ce que l’on sait entre militants en France.”

Sommes-nous capables de retracer l’origine de cette maladie réellement identifiée, plus de deux décennies après sa supposée première apparition? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Non, c’est difficile! Car, les études montrent que le virus aurait commencé à être infectant vers les années 50 et que sa déclaration aurait eu lieu vers les années 80, quand on a commencé à l’identifier comme cause des symptômes et qu’on ne l’appelait pas encore le SIDA.

Devons-nous donc noter que le VIH est une maladie causée par les singes ? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Elle n’est pas causée par les singes! Le singe ne demande rien à personne, ni le virus.

Le virus vit à l’intérieur d’un corps et l’utilise pour se répliquer, s’il trouve moyen de le faire. C’est un parasite et on est son hôte s’il s’y sent bien.

Le VIH est issu du VIS, virus d’immunodéficience simienne, qui a muté pour s’accommoder au corps de l’être humain.

Le VIH fait peur principalement parce qu’il est incurable. Qu’est-ce qui rend difficile la découverte d’un vaccin? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Le virus mute sans cesse. Ce sont des petites mutations, mais qui dérangent la création d’un vaccin.

Pour qu’un vaccin neutralise un virus, il faut qu’il puisse donner à nos cellules les clés de se défendre et donc trouver la serrure. Mais si la serrure change tout le temps, difficile de créer les bonnes clés.

Le VIH ne se développe pas de la même manière dans chaque corps. Certains d’entre nous vont développer des symptômes dans les jours qui viennent, d’autres bien après. Globalement, statistiquement, il existe des phases.

Voilà une image!

Ce sont des statistiques générales: la phase de primo-infection, 50% des gens développent des symptômes, les autres non; la phase SIDA, qui est la dernière phase, celle où le système immunitaire est défaillant, arrive en moyenne vers 8 ans après l’infection, mais certains peuvent le développer bien après.

Avant la phase SIDA et après la primo-infection, on n’a rien, puis on a des maladies opportunistes, qu’on arrive à guérir, puis malgré les traitements, on ne guérit plus rien et c’est là que commence la phase SIDA.”

Les études s’améliorent! Il faut savoir que le VIH a révolutionné la médecine sur plusieurs points, notamment parce qu’on en sait beaucoup plus sur notre système immunitaire et nos codes génétiques.

Le défi du VIH permet d’innover sur les techniques de vaccination. »

Pourquoi certaines personnes développent-elles la phase SIDA avant 8 ans? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Il faut savoir que la biostatistique n’est pas mathématique comme la statistique, parce que reposant sur les êtres biologiques.

Nous n’avons pas tous les mêmes codes génétiques, pas tous la même psychologie, pas tous les mêmes défenses, etc. Cela dépend donc de chacun.

Mais, déclarer le SIDA avant huit ans ne veut pas dire qu’on est plus faible que quelqu’un qui le déclare à 10 ans. C’est juste que dans ce cas précis du VIH, on y a été plus sensible.

Mais bon, une personne qui se protège et se dépiste couramment ne devrait jamais atteindre le stade SIDA.

La question de l’accès aux traitements est aussi importante… l’accès physique, c’est-à-dire le service de santé accessible… l’accès financier… voire l’accès social: est-ce que la famille, le compagnon accepte qu’une personne soit séropositive? Tout cela peut jouer un rôle dans l’adhérence au traitement, autrement dit : le fait de prendre bien son traitement.

Une personne en phase SIDA est-elle récupérable? Autrement dit, la phase SIDA est-elle irréversible ou pas ? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Euh, ça dépend du stade SIDA. Il y a des stades SIDA très graves dont les risques d’un décès sont grands car les ARV ne parviendront pas à rendre un état de santé. D’où l’importance de se faire dépister régulièrement.

Est ce que quelqu’un peut être contaminant pendant la période fenêtre? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Oui, il est très contaminant même, car les doses de virus dans le sperme sont très importants par exemple.

Dans la primo-infection, 50% des gens ne développent pas de signe. Les autres, ça peut-être des diarrhées, des angines ou états grippaux… mais bon, ça ne veut rien dire. Seul le dépistage est efficace.”

Quels sont les signes pour détecter que tu es atteint(e) du VIH ? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin: “Il n’y a que le dépistage, car les signes distinctifs n’existent pas. »

Le préservatif est le moyen de prévention par excellence contre les IST, le VIH y compris, plébiscité par toutes les structures sanitaires. Est-il possible d’attraper le VIH malgré l’utilisation du préservatif? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Alors, techniquement et dans les meilleures conditions, un préservatif protège à 100%, mais on peut être alcoolisé et oublier de le mettre; on peut pratiquer la pénétration anale ou vaginale et le préservatif se craque, etc.

Le préservatif ne protège que du VIH et de la fécondation. Il ne protège que si on ne fait pas de fellation sans capote, même si le risque est minime.

La contamination par fellation existe, mais elle est très rare. On parle d’un rapport de 1/1000. Elle augmente avec éjaculation dans la bouche, avec la présence d’IST dans la bouche ou autre lésion.

Donc en d’autres termes, le préservatif protège bien, si bien utilisé dans les rapports anaux et vaginaux et si dans les préliminaires on se protège aussi.

Donc la fellation, on doit la faire avec capote? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Moi je ne suce jamais avec capote! C’est une raison pour laquelle je me suis mis à la PrEP.

Oui, enfin bon, on ne fait pas tout un plat quand on attrape un rhume.

On ne va pas dire, ne multiplie pas les contacts sociaux car tu risques d’attraper un rhume, la gastro ou que sais-je.

Les bactéries et virus font partie de notre vie. Il faut éviter celles qui sont incurables.

Prep + Condom? N’est-ce pas too much? La PREP, ça a des risques pour le foie, les reins… C’est un médicament quoi! [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Le Truvada a été choisi parce que c’est le médicament qui donne le moins d’effet secondaire, il a plus de vingt ans.

Les risques pour le foie? non y en a pas. Pour les reins, s’il y a un risque, une fois l’arrêt de la prise du médicament, les reins fonctionnent à nouveau normalement.

Pour connaître le risque pour tes reins, on fait une analyse de la créatinine…Si le taux est bon, alors ça veut dire que tu supportes le Truvada ou son générique.

La PrEP et la PEP, les nouveaux stars de la prévention contre le VIH. La fois passée nous n’étions pas d’accord sur le fait que la PREP ne protégerait pas contre les IST, sur le temps nécessaire pour se mettre sous PEP, sur la périodicité de son utilisation, sur qui doit l’utiliser, ainsi que sa nécessité. Pouvez-vous nous éclairer sur ces interrogations? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:La PrEP protège seulement du VIH et elle ne protège pas un partenaire qui n’est pas sous PrEP.

La capote comme la PrEP ne protègent pas des autres IST. L’herpès, les condylomes, la gono, la chlamydia, tous voyagent par les préliminaires.

Le VHC se transmet par le sang, donc si vous pratiquez le fist fucking ou avez des pratiques anales brutales qui causent des lésions, ou si vous vous injectez des drogues par intraveineuse avec échange de seringue usagée.

C’est quoi la différence entre PrEP et PEP? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:La PrEP est une technique de prévention pendant le rapport sexuel, comme la capote.

La PEP, on parle de TPE en France, qui veut dire Traitement post-exposition. C’est un moyen de se protéger si on a eu un accident d’exposition au VIH.

La PEP n’est pas un outil à utiliser à la place de la prévention capote ou PrEP. Il est vraiment à utiliser parce qu’on a oublié de mettre une capote pour la pénétration anale ou vaginale; parce qu’on a eu une capote qui claque, etc. C’est le médecin qui détermine le niveau de risque pour sa prise.

Il faut savoir que le PEP, ce n’est pas comme la PrEP. La PrEP est une bithérapie, il y a deux molécules et la PEP est une trithérapie, y a trois molécules administrées.

Bon maintenant, ils donnent des molécules différentes, donc c’est peut-être plus soutenable qu’avant. Je me souviens de mon TPE à mes 19 ans, et ça a été une expérience très traumatisante.

On donne en PEP un traitement fort pour éviter l’infection. Les effets secondaires sont nombreux et souvent déclarés.

Il faut prendre le TPE pendant quatre semaines et un suivi médical pendant trois mois. À six mois a lieu un dépistage pour vérifier que tu n’as pas été infecté par le VIH. Enfin, c’est comme ça en France, je ne connais pas le protocole en R.D. Congo.

Cette PrEP dont vous parlez, est-ce qu’elle garantit une protection à 100% comme le préservatif ou bien il y a des risques à contracter le VIH? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin: “La PrEP protège mieux que la capote, selon l’ONUSIDA, car en effet, contrairement à la capote, la PrEP est une protection personnelle, pas besoin de la négocier.

Si on oublie de la mettre, qu’on aime jouer avec le sperme, etc. alors on est protégé, contrairement avec la capote. D’autre part, si la capote claque, la PrEP elle ne lâche pas.

Il y a 4 cas de contamination. L’un d’entre eux est dû à la résistance d’un virus et les trois autres à un problème de prise du Truvada.

Seulement 4 cas, sur des milliers à la prendre régulièrement. Donc le risque d’infection est très faible.

Si la capote protégeait à 100% on n’aurait plus de nouvelles infections par voie sexuelle. On sait que la capote ne protège pas à 100% car il ne suffit pas de la mettre.”

Truvada, c’est quoi? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin: “Truvada est la marque qui délivre le médicament pour la PrEP”

Pourtant la capote ne peut claquer que lorsque la personne ne la porte pas correctement… N’est-ce pas? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:La PrEP, c’est personnel! Si la capote convient à une personne alors tant mieux pour elle. Pour d’autres, ça ne convient pas et donc il existe d’autres outils comme la PrEP.

L’objectif de la PrEP, ce n’est pas d’en faire un enjeu personnel, mais global. Il s’agit de donner des outils de prévention que les gens utilisent pour se protéger.

La capote ne protège pas des IST!

Les gens attrapent l’herpès par cunilingus, fellation, anulingus…

Les condylomes s’attrappent en doigtant son partenaire par exemple; La gono et la chlamy s’attrapent par fellation sans capote.

Oui, rare sont les gens qui mettent une capote pour la fellation par exemple et donc y a transmission d’IST par ce biais.

De même les gens ne mettent pas de doigtier ou de capote sur leur doigt pour doigter leur partenaire.

Rares sont aussi les gens qui utilisent un carré de latex pour faire un anulingus ou un cuni et des IST se transmettent par ce biais.

La capote ne protège des IST que si vous l’utilisez dans tous les contextes où des muqueuses auraient pu entrer en contact avec un agent infectant. Or il est impossible d’éviter tous ces contacts dans des rapports sexuels.

On nous parle souvent des trois 90 autour du VIH. Qu’est-ce que c’est et quelles sont les mesures mises en place sur le plan international et africain pour les atteindre? Comment chacun au quotidien peut contribuer à cela? [Jeuniafrica]

Michaël Cousin:Alors je suis désolé, mais je ne sais absolument rien sur les trois 90 car je ne travaille pas sur ce dossier.

Ce que je peux dire simplement c’est que 90/90/90 veut dire d’ici 2020 : 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique; 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable; 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.

C’est la fin de cet entretien. Pour écouter nos émissions, vous pouvez visiter ces liens soundcloud.com/jeunialissime ou fb.me/jeuniafrica.

Vous trouverez le programme mensuel de Jeuniafrica dans ce lien http://bit.ly/2IRDkBz et pour plus de news de Jeunialissime, rejoignez notre groupe whatsapp Jeunialissime News en suivant ce lien https://goo.gl/NnLra3.

Merci énormément à Michaël Cousin d’avoir accepté notre invitation. Vous retrouverez ses articles sur http://michaelcousin.me

Pour aller plus loin

 

 

La guerre des orientations sexuelles

Le droit à l’autonomie implique pour chacun la possibilité d’avoir un contrôle sur sa propre sexualité. Personne n’a le droit d’imposer des pratiques sexuelles non désirées à une autre personne.

Est-ce que chaque individu a réellement la possibilité d’accepter ce qui lui convient et de refuser ce qui ne lui convient pas?

Toute personne peut-elle vraiment décider librement de ce qui touche à sa sexualité, en choisissant le(s) partenaire(s) de son choix et les pratiques sexuelles qu’elle souhaite, sans discrimination?